Shovel Knight
L’art de faire du neuf avec du vieux
Genre : Plateforme / Année de sortie : 2014
Publié il y a 2 jours
Pfiou, pas souvent que j’ai des pannes d’inspi, mais là franchement, je ne sais pas quoi mettre en titre. Bah ouais, je suis pas un connard, je vais pas vous faire le coup de caler un jeu de mot contenant “pelle” dans le titre, ça serait insulter votre intelligence. Après… Y a quand même des jeux de mots sympas à faire…
Une pelletée de bonnes idées
Shovel Knight, c’est un jeu que j’ai su apprécier comme il se doit. Sur Switch, avec la bonne vieille manette Super Nintendo vendue avec, et là, on est bien. Bah ouais, on parle d’un jeu qui rend un merveilleux hommage à l’époque 8-bit (rha ta gueule, je sais que la manette SNES c’est 16-bit, mais j’avais besoin des gâchettes !), que ce soit dans les sonorités ou les graphismes, qui reprennent la plupart des contraintes de l’époque. Même le gameplay, tout est une ode au jeu « du bon vieux temps ».
Surtout que les développeurs ne se sont pas foutus de notre gueule. Jeu kickstarté à la base, il a explosé tous les paliers, et s’est vu, par conséquent, ajouter plein de contenu au fil du temps, pour un résultat final des plus copieux. C’est simple : pas moins de quatre campagnes principales, un mode défis pour chacune d’elles, et carrément un mode combat à la Smash Bros livré avec le bousin. Oui, bon, OK, ce dernier mode est pas incroyable, et après avoir passé cinq minutes avec un pote à y jouer, tu lâches un « ouais c’est marrant » à la Orelsan, et tu repars vite sur Smash ! MAIS, on apprécie l’attention. Surtout que les quatre campagnes, c’est vraiment des jeux dans le jeu. À chaque fois un nouveau personnage, et pour la plupart, des niveaux totalement différents (mise à part Plague Knight, qui re-parcourt les mêmes niveaux du jeu de base, mais avec un gameplay qui change grandement la donne). Et si vous voulez faire tous les défis du jeu, on peut en avoir bien facilement pour 40 heures à clean le bousin. Incroyable !
Alors faisons le tour du propriétaire, et goûtons ce qu’il y a à manger, à commencer par le plat principal. La campagne principale avec Shovel Knight reste une des plus maîtrisées du jeu dans sa globalité. Peut-être pas celle qui dispose du personnage avec le moveset le plus cool, mais dieu que le level design est parfait. Tous les niveaux auront leurs propres mécaniques, monstres, concepts de jeu, toujours avec une difficulté parfaitement huilée. Ceux-ci sont chacun de plus assez longs, pile poil la bonne durée pour avoir le temps de s’imprégner de l’ambiance, de faire évoluer petit à petit le concept du niveau en termes de difficulté, mais jamais trop longs au point d’en devenir ennuyants. Le tout, couplé au gameplay de Shovel Knight qui est d’une grande précision, nous donne un tandem qui marche du tonnerre de dieu. Chaque niveau est ponctué à la fin d’un boss, qui, même si là ils ne sont pas aussi excellents que le reste (souvent, ça finit en bourrinage pour tuer avant d’être tué), restent funs.
Rien qu’avec cette capacité qui permet de rebondir en attaquant depuis le haut (hommage évident à un jeu NES), on aura de quoi faire pour s’amuser, tant le personnage répond parfaitement au doigt et à l’œil, même dans les airs. Combiné à tous les objets qu’on peut utiliser pour avoir d’autres capacités (celle pour mettre des coups d’épée hyper vite, qu’est-ce que c’est cheaté contre les boss !), permettant de grandement varier les approches. Clairement, on est face à un jeu très solide, et j’ai adoré parcourir cette aventure.
Et j’ai beaucoup aimé aussi les à-côtés, comme la carte du monde bien à l’ancienne ! Qu’est-ce que j’adore les cartes de ce genre dans les jeux de plateforme, je trouve ça tellement grisant de se voir progresser. Il y a aussi les villages avec leurs PNJ, les achats à faire, tous les petits secrets dans ceux-ci, en plus de ceux des niveaux de base. On a même des boss qui peuvent pop sur les chemins de la map façon Mario Bros 3, et aussi plein de petites zones annexes. Et que dire des blagues incroyables de la grenouille facétieuse dans la seconde ville, qui m’ont laissé hilare devant mon écran. Quand il m’a dit « Oh bah les puits sans fond, ils feraient mieux de ne pas s’en faire ! », j’ai été ému devant tant de poésie.
Et en plus de ça, on a tous les petits challenges dans le menu pause, qui sont grossièrement des succès in-game, qui poussent intelligemment à refaire le jeu avec plus de complexité : en mode speedrun, sans mourir ou encore sans améliorations (voire les trois à la fois si t’as autant de talent que moi), il y a de quoi retourner le jeu dans tous les sens, et vraiment maîtriser chacun de ses aspects. Alors certes, certains succès sont un peu artificiels, mais dans ce cas, reste aussi le mode défis, très intéressant. On aura 20 challenges à faire, certains nous referont affronter les boss avec un temps bien resserré et un équipement plus que limité. Mais mes préférés, c’est clairement les challenges avec des sections de niveaux uniques, mettant l’accent sur une mécanique bien précise, et étant d’une difficulté des plus relevées.
Du contenu à la pelle
Donc rien qu’avec le jeu de base plus que généreux (qu’on peut même parcourir à deux !), il y a de quoi faire un excellent jeu, et j’ai été déjà conquis. Mais ce n’est que le commencement, le quart du contenu accompli, car les trois autres quêtes sont du même calibre niveau durée de vie !
On poursuivra donc avec Plague Knight qui vient en second, et clairement, c’est le moins intéressant du lot. J’y ai pris du plaisir hein, c’est pas le problème, mais le fait de revivre tous les mêmes niveaux sans quasi aucune différence, ben ça fait un peu chier. Seuls les contenus annexes et les villes sur la map sont altérés et réservent des surprises. Le reste, c’est globalement la même chose.
Heureusement que pour compenser, le gameplay de Plague Knight est de loin le plus atypique des quatre, avec tout un système d’explosions, nous permettant de nous propulser, même à plusieurs reprises dans les airs. C’est clairement un gameplay où il faut prendre le coup de main pour bien le maîtriser, mais faut bien le reconnaître, il est hyper grisant une fois acquis, surtout qu’il est hautement personnalisable. Il y a quelque chose de satisfaisant à voler à travers les mêmes niveaux parcourus plus tôt avec Shovel, le tout de manière isolante tant on peut flotter à travers les pièges avec du skill. Disons que ça compense le manque d’effort concernant le game design, mais dommage, car des niveaux exploitant à 100 % ce nouveau gameplay auraient pu être une tuerie. Rien qu’à voir certains niveaux du mode défis ou les niveaux secondaire sur la map, qui sont eux bien uniques, sont super cool à parcourir !
Mais il y a quand même quelque chose de moins maîtrisé en général dans cette deuxième aventure. On a beau s’adapter, l’ancien level design, conçu avec une précision d’orfèvre pour les mouvements de Shovel, fonctionne vraiment moins bien ici. Et que dire des combats de boss inchangés, qui sont soit beaucoup trop simples avec nos nouveaux déplacements, soit trop chaotiques. Bref, ils sont encore plus ennuyants ! Et nom de diou, ce recul de merde énorme à chaque coup qu'on prend, ça clairement, j’ai pas compris pourquoi ils ont fait ça avec ce perso les dévs !
Après viendra Specter Knight, qui s’accompagne d’un nouveau gameplay somptueux, très probablement mon préféré parmi les quatre aventures. On jettera très vite notre dévolu sur la tenue permettant de surfer partout avec notre faux, et combiné avec les sauts muraux et les dashs aériens en diagonale, c’est du pur fun en barre. Surtout que cette nouvelle aventure ne commet pas l’impair de Plague Knight, et s’accompagne de tout nouveaux niveaux remplis de nouvelles mécaniques approfondissant les idées des niveaux originaux. C’est aussi l’occasion d’avoir une refonte des patterns des boss, et aussi d’une narration plus poussée, via une histoire vraiment sympathique à suivre. Specter Knight, c’est mon coup de cœur parmi tout le reste, malgré le fait que ce soit aussi l’aventure la plus courte.
Mais il ne faudrait pas faire l’erreur d’ignorer la quête de King Knight, qui est elle aussi géniale et tire son épingle du jeu. On y trouve un gameplay ici un peu plus inspiré des jeux Wario Land, avec un système de dash, qui permet ensuite de faire un saut toupie dans les airs… Compliqué à expliquer, mais ça fonctionne vraiment bien. On retrouve vraiment un gameplay à l’ancienne style Shovel Knight, et c’est pas forcément une mauvaise chose. C’est aussi l’occasion de retrouver une nouvelle carte très cool à explorer, remplie de nouveaux petits niveaux de partout, car la majeure partie des niveaux ici sont bien plus rapides, pour un format plus rythmé.
Mais l’indéniable rockstar de cette campagne, c’est tout le mini-jeu de cartes accompagnant l’aventure, le Joustus, que j’ai adoré jouer. Un peu à la manière d’un FF8, FF9 ou même The Witcher 3, on aura tout un jeu de cartes complet, avec des cartes à collectionner pour améliorer son deck, des tournois à faire, tout un mini-jeu d’une grande profondeur donc. Et si celui-ci est important dans le scénario, il aura le mérite d’être réservé malgré tout aux objectifs annexes. Donc même s’il ne vous intéresse pas, pas d’inquiétude, il n’est pas imposé. Mais moi, je l’ai bien torché ce mini-jeu, et c’était beaucoup trop bien !
Donc ouais, si je devais donner un ordre à mes aventures préférées, ça serait :
• Specter Knight, pour son gameplay divin et sa narration sympathique.
• King Knight, pour son Joustus génial et ses très bons mini-niveaux avec un parfait challenge.
• Shovel Knight, le plus classique du lot finalement, mais qui fait merveilleusement bien le taf.
• Puis en dernier Plague Knight. Bien que je l’aie apprécié, ne pas avoir de nouveaux niveaux pour exploiter ce gameplay de zinzin, c’est une belle occasion manquée.
Roule-moi une pelle
Non non, ma critique est finie, je voulais juste faire un dernier titre avec un jeu de mot de merde incluant le mot pelle.
Un excellent jeu sorti tout droit de l’âge d’or des jeux indépendants. Avec son gameplay goldé et son insolent contenu encapsulant quatre jeux en un, c’est pour moi un immanquable des jeux de plateforme 2D modernes. Autant dire que je vais suivre avec intérêt le prochain jeu du studio, Mina the Hollower, qui se veut un hommage aux Zelda 2D de l’époque, et qui sort fin 2025 (si tu lis cette critique dans le futur, tu peux me dire s’il est bien stp ?) !
8/10

Un jeu formidable
qui m'inspire, j'en ai d'ailleurs écrit une chanson
épique que je chante parfois à la taverne de Jhelom
!
Bien que le créateur de ce site (qui semblerait
venir du même monde que l'Avatar d'après les
légendes) ne place pas ce jeu parmi ses plus grands
coups de cœur, il y a tout de même passé un
excellent moment !
Au passage, êtes-vous au courant que j'ouvre une
nouvelle boutique d'archeries à Buccaneer's Den, en
face des bains ?